Mosaique de style Art déco

Entre 1870 et 1920, se développe un réel engouement pour la mosaïque, qui est appliquée sur de nombreux édifices en tant que pavement en marbre, pierres de couleur et grès cérame ou encore en revêtement mural en smalts, pâte de verre colorée ou céramique. En intérieur comme en extérieur, la mosaïque est, alors, prédominante dans de nombreuses architectures de l’époque, avant d’être admirée dans des expositions internationales comme pièce unique. Le style est toujours aussi en vogue de nos jours, en voici une création en exemple.

La mosaique ‘Odorico’ : un renouveau artistique, modèle en mosaique dans les années 1930.

Les frères Odorico, mosaïstes originaires du Frioul en Italie, en fuyant la crise économique en Italie, s’exilent à Rennes, en France et créeront une lignée de mosaistes dont la réputation deviendra internationale. Suivant le courant des améliorations techniques de l’époque et des nouveautés industrielles notamment dans les matériaux (naissance de la mosaique industrielle, du ciment hydraulique…etc), ils developperont un style de mosaique unique. La mosaique ‘Odorico’ sera célèbrée lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris, en 1925. L’entreprise familiale sera florissante jusqu’à la guerre puis elle sera reprise par le fils: Isidore Odorico, qui, formé aux Beaux-Arts, developpera tant la conception d’un style artistique que sa transcription artisanale. Il sera remarqué pour son savoir-faire unique et l’entreprise d’Isidore Odorico laissera un très riche patrimoine en mosaïque. Au lendemain de la 1ere guerre mondiale, la période est faste et la mosaïque revêt de nombreuses villes de couleurs vives et de matières, depuis le Nord jusqu’au Sud de la France.

Très éclectique, le style Odorico adapte la mosaique industrielle moderne à des réalisations luxueuses mais aussi beaucoup plus modestes, du fait de la fabrication en série des matériaux (moins onéreux que pour la réalisation de mosaïque d’art). Celle-ci s’adapte aux immeubles, boutiques, trottoirs, piscines ou salles de bain….

En effet, avec l’industrialisation, marbre et smalts taillés à la main sont radicalement remplacés par les grès cérame et émaux dimensionnés, voire des carreaux cassés en rapport avec l’évolution technique du batiment (abandon de la maconnerie traditionnelle au profit de la construction en béton armé). Le métier de mosaiste se renouvelle alors par la création de nouvelles méthodes telles que la technique de la mosaique inversée, nouveau système de pose conçu par Gian Domenico Facchina fin XIX.

Pour les passionnés de la période 1930: voir absolument l’exposition à Paris ’1925, quand l’Art Déco séduit le monde’, à la Cité de L’Architecture et du Patrimoine: du 16 octobre 2013 au 3 mars 2014. Petit aperçu en vidéo ci-dessous.

1925, quand l’Art Déco séduit le monde par Cite-architecture